Piment & Capsicum

Pourquoi le piment brûle-t-il ? Capsaïcine, nociception et système nerveux autonome!

Pourquoi le piment brûle ou pique-t-il ? Pourquoi le piment fait transpirer ? Pour manger du piment fort fait mal ? Tant de questions que l’on s’est tous posées et voici leurs réponses.

Pour comprendre pourquoi manger du piment induit une douleur, il faut rappeler quelques notions basiques de physiologie. Parmi les neuf  sens que nous avons, il y a la nociception, qui est liée à la douleur. L’activation du système sensoriel nociceptif par un stimulus nocif (thermique = température extrême chaude/froide, mécanique = broiement, coupure, etc. et chimique = molécule inflammatoire, etc.) va envoyer l’information d’un danger nocif au cerveau qui, lui, va l’interpréter et le percevoir comme douloureux.

Cette activation du système nociceptif s’effectue par l’activation de récepteurs spécialisés dans la détection de stimulus nocifs, ils sont appelés nocicepteurs. Ces nocicepteurs se trouvent sur des terminaisons nerveuses situées dans la peau, les muscles et certaines parties des viscères/organes internes. Enfin, il existe différents sous-types de nocicepteurs.

C’est là que cela devient intéressant dans notre cas. Le récepteur TRPV1 est activé par de très forte température (environ >40°), un pH acide ou basique et la capsaïcine. Les capsaïcinoïdes présents dans les piments activent le même nocicepteur que les températures extrêmes chaudes.

Donc lorsque l’on mange du piment, la capsaïcine va se fixer sur les nocicepteurs TRPV1 situés dans la bouche et la langue, ce qui va activer le système nociceptif en envoyant un signal d’alarme au cerveau que nous allons percevoir comme une brûlure douloureuse. S’il reste de la capsaïcine à la fin du processus de digestion, il se peut que cela brûle l’anus et le colon.

Maintenant que l’on sait pourquoi le piment nous brûle. Voyons pourquoi, il nous fait suer, avoir le hoquet pour certain, pleurer, saliver etc…

La douleur est un système complexe qui fait intervenir plusieurs aspects. Nous venons de voir l’aspect sensorielle (= nociception) et discriminatif (= où et à quel intensité). Mais, il y en a d’autres dont le système autonome. Le système nerveux autonome, comme son nom l’indique, n’est pas contrôlé par notre volonté. Il va s’adapter et réagir de lui-même en fonction de la situation rencontrée. Dans le cas de la douleur, le système autonome va moduler l’activité de différents organes et glandes dont, entre autres, la fréquence cardiaque, l’activité des glandes lacrymales et salivaires, l’activité de l’estomac et des artères et vaisseaux sanguins. C’est la raison pour laquelle, lorsque l’on mange un piment fort, on a chaud, on se met à saliver, à avoir le nez qui coule, etc. Dans les cas extrêmes, cela peut aller jusqu’à l’étourdissement voir la perte de conscience.

Enfin, n’hésitez pas à lire les deux premiers articles sur le thème du piment : sa classification botanique et l’estimation de la force du piment (unité Scoville et ASTA).

Mortuum

Serial hooker aux crochets greffés bioniquement sur le bout des doigts, tapoteuse de machine à coudre, hydroponoob et craftoximane !

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2 commentaires

  1. Superes explications. Article bien détaillé. Merci.
    Pour compléter, voici l’expérience qui a mené à la création de l’Echelle de Scoville : https://baumaux.wordpress.com/2016/11/16/pourquoi-le-piment-nous-brule-t-il-la-bouche/

  2. Thomas a dit :

    Cela est vrai j’avais tout essayé sauf le piment et qd je l’ai utilisé mon hoquet c’est stoppé d’un coup

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